Dimanche 28 Mai 2023 - 21:03

Hasard, Chance et Destinée

Blog Révélateur d'Absolu

FWH | Blog Révélateur d'Absolu 2012

Un jour je suis tombé sur une planète compliquée. J’ai l’impression qu’au départ elle n’était pas si compliquée cette planète. Non, c’est plutôt les gens dessus qui étaient compliqués. Ils étaient beaucoup et recouvraient toute la surface, alors en surface la planète est devenue compliquée elle aussi.

Quand c'est trop simple c'est faux, donc il faut tout compliquer pour que ça devienne vrai.

Ceux qui y vivent jouent à un jeu bizarroïde que je vais tenter de vous expliquer le plus simplement du monde. Mais notez déjà que sur une planète compliquée, expliquer les choses simples devient tout de suite difficile, alors accrochez-vous un peu quand même…

Etape 1 : tout compliquer.

Si j’ai bien compris, au départ il faut juste rendre compliqué ce qui est simple. C’est tout, il n’y a rien d’autre à faire. C’est plutôt facile et tout le monde y arrive sans problème, d’autant que c’est la première chose qu’on apprend quand on arrive.

Etape 2 : tout oublier.

Quand quelqu’un a réussi sa propre complication avec succès, d’un seul coup il n’en veut plus et cherche aussitôt à s’en débarrasser. Mais attention à la subtilité : chacun doit d’abord oublier que sa complication vient de lui-même !

En théorie ça n’a pas l’air évident à faire, mais en pratique c’est tellement facile qu’il a fallu instaurer une option de complexité pour que le jeu reste intéressant

  • Première option de complexification

Se convaincre soi-même que ses propres complications viennent d’ailleurs ne suffit pas : trop simple ! Alors il faut aussi convaincre les autres… A priori cette option devrait rendre le jeu beaucoup plus ardu, mais en réalité même pas !

Car de toute façon, à ce stade du jeu tout le monde s’est déjà auto persuadé que les complications arrivent de « quelque part dehors ». Du coup, il n’y a aucun mal à convaincre qui que ce soit : c’est déjà fait.

Etape 3 : tout expliquer

Alors là normalement, chacun doit juste expliquer aux autres comment ils doivent s’y prendre pour re-simplifier leurs complications venues d’ailleurs. Mais il y a encore un « hic ».

En effet, jusqu’ici chacun s’est bien compliqué la vie sans aucun problème. Et tout le monde est déjà très volontiers convaincu que les problèmes viennent toujours d’un « ailleurs-quelque-part-dehors ». Alors forcément ça ne va pas…

Une telle débauche d’outrageante facilité n’est pas supportable sur une planète compliquée. Le jeu a donc été hyper corsé à cette étape 3 et il se retrouve truffé d’options de complexité avancée. Donc accrochez-vous, il va quand même falloir faire un petit effort pour suivre.

  • Deuxième option de complexification

La solution miracle que quelqu’un détient n’est valable que pour les autres. Autrement dit, on ne peut apparemment pas utiliser pour soi-même sa propre solution miracle.

J’ai pu déduire ça facilement car celui qui donne une solution miracle à un autre ne l’utilise jamais pour lui-même : il y a forcément une raison à ça.

Soit c’est interdit soit ça ne marche pas, je ne sais pas… ou alors c’est juste que sans cette option, le jeu resterait encore trop simple pour une planète compliquée, ça n’irait pas je pense.

  • Troisième option de complexification

En plus du reste, quand quelqu’un vous tombe dessus avec sa solution miracle inopérante pour lui-même, vous devez lui donner raison et appliquer ce qu’il dit illico, sinon il a le droit de s’énerver et de vous traiter d’incapable (entre autres).

  • Quatrième option de complexification

Oui je sais, là ça défile, je vous avais prévenu : tandis que vous imposez à un autre vos solutions miracles afin qu’il re-simplifie ses « complications venues d’ailleurs », vous devez aussi en profiter pour faire passer les vôtres en « complications venues des autres ».

Attendez j’explique : jusqu’ici le « ailleurs-quelque-part-dehors » restait plus ou moins indéfini, d’accord ? Ca c’est un vrai problème !  Sur une planète compliquée personne n’apprécie l’inconnu ! Du coup ils ont décidé de coller une étiquette significative sur cet inconnu.

Ouf, ça se complique « bien comme il faut » !

Donner un nom à quelque chose d’inconnu, ça donne l’impression de mieux le connaître. Alors pour mieux reconnaître cet inconnu qu’est le « ailleurs-quelque-part-dehors », dans un premier temps ils lui collent l’étiquette « hasard ». C’est plus simple. Plus clair.

Sauf que du coup c’est trop simple pour une planète compliqué, alors ils ont ajouté pleins de variantes autour, comme par exemple « fatalité, malchance, sort ou karma » : là on comprend mieux la source de toutes les complications venues d’ailleurs.

  • Vous avez dit « hasard » ?

Mais ensuite on s’est rendu compte que personne ne savait en quoi consiste le hasard et ses variantes, ni à quel endroit tout ça se trouve, donc qu’en définitive cet étiquetage ne changeait absolument rien. Alors il a encore fallu trouver autre chose.

L’étiquette « les autres » fut alors instaurée, car eux au moins on peut mettre la main dessus !! Voila pourquoi à un moment donné, il est impératif pour chacun de métamorphoser ses « complications venues d’ailleurs » en « complications venues des autres ». Ca va, vous suivez ?

Là c’est bon : maintenant on re-simplifie.

Je crois qu’un premier résumé s’impose avant de continuer sinon vous allez vous y perdre (et en plus ce n’est pas fini). Mais en fait regardez, quand on fait clairement le point ce n’est pas vraiment compliqué :

A- Vous créez vous-même vos propres problèmes en compliquant ce qui est simple.
B- Vous vous persuadez que ces problèmes
proviennent d’un « ailleurs-quelque-part-dehors ».

C- Vous harcelez les autres avec vos solutions miracles inopérantes pour vous.
D- Vous les invectivez s’ils ne suivent pas illico à la lettre vos conseils imposés.
E- Vous convertissez vos complications d’ailleurs en complications venues des autres.
F- Vous pouvez alors vous en prendre à eux via l’étape 4 et les suivantes.

Etape 4 : « les autres »

Ici les autres sont devenus la source de tous vos problèmes, en conséquence de quoi ils doivent accourir immédiatement pour re-simplifier vos propres complications.

Si par horreur les autres ne surgissent pas pour re-simplifier vos propres complications (oui ça arrive, il y a des tricheurs partout) vous pouvez les piler car c’est inacceptable.

  • Si si, leur existence ne tient qu’à vous !

Les autres n’existent que pour re-simplifier vos propres complications. Ils sont là pour ça ! C’est leur seule raison d’être !! Ils n’ont rien d’autre à faire dans la vie !!! Il n’y a pas à discuter là-dessus …

Donc si jamais ils n’accourent pas illico, vous pouvez les traiter « d’égoïstes » avec plein d’autres noms d’oiseaux par-dessus (ne me demandez le rôle exact des oiseaux là-dedans, je n’en sais strictement rien).

Le joker ultime

Au cas où un impertinent oserait ne pas respecter la règle « accourir illico » et que la carte « sale égoïste » ne suffirait pas à le remettre dans le droit chemin réglementé, on est en droit de lui compliquer ses propres complications venues d’ailleurs.

On apprend ainsi à l’autre à respecter les bonnes règles. Quand c’est fait, on a juste à sortir le joker ultime « bien fait pour lui » pour garder bonne conscience (ou sa variante « ça lui apprendra »). Ce joker ultime prouve que notre action était légitime et louable.

Grâce à lui, tout le monde est au courant que si l’on pourri l’existence d’un autre, c’est uniquement pour son bien (sauf que souvent, la victime refuse obstinément cette évidence ; c’est fou le nombre de mauvais joueurs qu’il peut y avoir sur cette planète…).

Je passe aux aveux…

J’ai peur que vous ne me croyiez pas tellement ça parait fou. Pourtant je vous assure que cette planète existe… et en plus tout ce que je vous ai raconté est parfaitement normal pour ceux qui sont dessus !

Maintenant je vais vous avouer quelque chose : en tant que simple extraterrestre débarqué par hasard dans ce monde compliqué, je me demande si tout ceci est bien volontaire (à dire vrai, cette question me taraude l’esprit depuis mon arrivée ici).

Je commence à croire que si les gens de ce monde respectent des protocoles compliqués, c’est tout simplement qu’ils n’en connaissent pas d’autres (ça parait évident et j’aurais dû y penser avant, mais comprenez bien que lorsqu’on baigne là-dedans, plus rien ne semble évident).

Ce qui est simple est faux !

Et si on leur annonçait enfin l’existence des lois universelles simplissimes qui dans l’absolu régentent toutes vies ? En vérité il n’y en a qu’une d’accord, mais il ne faut pas leur donner tout de suite la phrase de 4 mots qui résume absolument toutes choses – ça n’irait pas.

Sur une planète compliquée, quand c’est trop simple c’est forcément faux, alors 4 mots pour définir toute existence et expliquer tout événement, qui y croirait ? Non, il faut d’abord tout compliquer pour que ça devienne crédible à leurs yeux.

Tout en un mot

Et en plus, vous, moi et toutes choses ici-bas, ça se résume même en mot unique ! A lui seul il résume tout, c’est fou non ? Je l’ai cité il y a moins de 10 lignes, mais je crois que personne n’en a encore relevé l’essence ni capté la puissance.

Ce n’est ni « vie », ni « existence » ni « être », car ces termes restent soumis à interprétation subjective. Encore moins « dieu », notion parmi les plus galvaudées qui soient. Non non, je l’ai cité juste avant je vous dis… Allez on verra ça à la fin : il faut d’abord tout compliquer pour que ça soit clair !

Vous dites… des « relations humaines » ?

Tiens, les relations humaines par exemple : tous vos problèmes relationnels peuvent se résoudre immédiatement – ici et maintenant – en une seule simple prise de conscience que voici : arrêter de croire que l’on entretient avec les autres des « relations humaines ».

C’est quoi cette histoire de « relations humaines » ? De tous temps il n’y a jamais eu de « relations humaines », et il n’y en aura jamais : en vérité il s’agit de tout autre chose !

Illusion… et désillusion.

Partir du principe que l’on établi avec les autres des « relations humaines », c’est comme chercher dans une pièce obscure un chat noir qui n’est pas là. On va y passer des plombes pour rien et en ressortir déçu, contrarié, irrité, dépité… et dégoûté du matou.

Si tant de gens s’accordent à penser que « l’enfer c’est les autres », c’est à cause de ça. Lorsque l’on cherche à obtenir ce qui n’existe pas et que l’on attend l’impossible, seul un néant infini de désillusions nous est offert en retour, et cela s’apparente effectivement à un enfer.

L’enfer… c’est les autres ?

Peut-être que les autres sont souvent un enfer, néanmoins la solitude aussi devient vite infernale ! Alors où est le paradis dans tout ça ? Et puis si les interactions avec les autres ne sont pas des « relations humaines »… alors qu’est-ce que c’est ?

Une simple évidence répond à ces deux questions, et à toutes celles que vous pouvez vous poser par ailleurs. Vous allez voir car ça crève les yeux (si j’ose dire !). Approchons-nous sans plus tarder d’une vérité fondamentale et voyons ça de plus près.

La suite fin août :

  • L’enfer c’est les autres et la solitude est infernale, mais voici votre paradis !

Cet article participe à l’évènement inter-blogueurs « Rapports humains » organisé par le blog Copywriting Pratique. Si vous avez lu cet article et qu’il vous a plu, alors merci de cliquer sur ce lien : J’ai aimé ce que j’ai lu !

fin d'article blog chance

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6 Commentaires

  1. Madeleine dit :

    Bonjour Fabrice,

    J’ai aimé ce que j’ai lu … j’ai aimé l’humour, la joie, la spontanéité qui ressort à chaque ligne. J’ai aimé le voyage sur cette planète tellement compliquée …que je crois avoir visité … connaître … il y a juste quelques minutes !
    J’ai aimé la manière de décrire ce qui s’y passe et j’ai même découvert un nouveau mot que je ne sortirai qu’aux moments opportuns « complexification » … de quoi rendre encore plus compliqué le portrait du parfait connaisseur de cette planète !!!

    Alors, je réjouis de lire la suite et de revenir te rendre visite de temps en temps.
    A bientôt.

    • FWH dit :

      Merci pour ce témoignage sympathique Madeleine, je suis ravi de t’avoir fait voyager sur mes lignes. A très bientôt pour la suite !

  2. Bonsoir Fabrice,
    Là, on attend vraiment la suite, on ne peut pas rester sur la terrible déception des relations humaines qui n’en sont pas!
    Le dernier article de hannah@technique Tipi : Regler un probleme de vue en prenant son pied c’est possible?

    • FWH dit :

      Bonjour Hannah, et merci de ta visite.

      La suite est imminente, en ebook avant septembre grâce au travail considérable que fait Yvon.

      A très bientôt donc !

  3. Didier dit :

    Bonjour Absolute absolut. J’ai beaucoup aimé ton ton (sans jeu de mot) humoristique et très bd. J’ai encore plus apprécié, le fait que tu exposes d’une façon simple ce que j’explique, comme un anatomiste déstructurant la construction de la personne allité, le mécanisme de survie humaine. J’aime aussi quand je m’amuse, alors merci, comme Hannah, j’attends la suite.
    Maintenant, le rapport humain s’ouvre à l’unité quand l’un conscientise sa non séparation, alors la communication sans code, la communication télépathique, la communication de l’évidence de vie peut se faire. Je crois que pour en arriver à cette simplicité qui ne se conjugue pas avec facile, il convient de passer par le complexe du, comme dirait BK, sentier. Parce que nous avons le droit, voir l’obligation, de nous tromper, nous pouvons un jour ou l’autre, souvent à la Saint Glin-glin, conscientiser le tout dans l’un. Je te souhaite bonne continuation sur ton très beau site. Didier

    • FWH dit :

      Bonjour Didier,

      effectivement cette simplicité ne se conjugue pas forcément avec facilité. Nous sommes dans un carcan d’habitudes et de normalités qui nous entraînent aux comportements (à peine exagérés) décrits dans l’article, et ce même en parfaite conscience de leur existence et vaine persistance.

      Mais comme tu dis, peut-être avons-nous l’obligation de nous tromper, car un savoir n’est un vrai savoir qu’à partir du moment où il a été expérimenté…

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